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Cinéma et jeux vidéo

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cinema et jeux video
film Warcraft : le Commencement

Pourquoi les jeux vidéo adaptés au grand écran se révèlent-ils souvent des échecs artistiques ? Voir pour cela le bon dossier de gamerlife  : jeu et cinéma  . Peut-être parce que derrière ces projets, il y a avant tout des businessmen, plus intéressés par des histoires de déductions fiscales et par les marchés du Moyen Orient que par l’idée saugrenue de réaliser un bon film. on attend encore le film inspiré de World of Warcraft avec un peu d’appréhension  … Et dans cette catégorie, la star actuelle, c’est Uwe Boll, “l’Ed Wood des films de jeu vidéo”. Portrait d’une terreur des joueurs et des cinéphiles.

Vous aimez le jeu vidéo ? Vous aimez aussi le cinéma ? Pas de bol. La fusion des deux médiums sur pellicule peut parfois donner des résultats intéressants lorsque les réalisateurs élèvent le débat réalité-virtuel au niveau théorique (le rêve éveillé d’eXistenZ orchestré par Cronenberg, en particulier, nous a laissé les meilleurs souvenirs).

Alors, où est le bug ? Du côté des designers de jeux, peut-être pas assez concernés ou pas assez cinéphiles pour exercer le contrôle nécessaire sur ce genre de projets (John Carmack s’est dit “agréablement surpris” par le récent gloubiboulga Doom) ? A moins que la responsabilité de ces échecs ne repose uniquement que sur les studios et les réalisateurs, soit complètement ignares du jeu vidéo et de son public, soit, beaucoup plus simplement, ignares tout court.

A en croire les presses spécialisées à la fois jeu vidéo et cinéma, Uwe Boll appartiendrait sans conteste à la toute dernière catégorie. Alors que les joueurs vomissent presque unanimement sur ses versions grand écran de House of the Dead ou d’Alone in the Dark, lesquelles n’auraient selon eux rien à voir avec les titres originaux, les cinéphiles, eux, classent volontiers ses oeuvres parmi les plus gros nanars de tous les temps. Ce qui n’empêche pas Boll de continuer à tourner, récemment l’adaptation de Bloodrayne, sortie dans la plus grande indifférence il y a quelques semaines aux Etats-Unis. Et ce n’est pas fini : In the Name of the King, inspiré du jeu Dungeon Siege, Far Cry, Postal et Fear Effect doivent suivre.

Comment fait-il ? Simple. Boll, d’origine germanique, produit tous ses films via sa propre société, Boll K.G. Or, pendant de nombreuses années, le pays a offert des bénéfices financiers aux investisseurs pariant sur des films allemands, entre autres via des déductions fiscales très avantageuses, déductions auxquelles ils peuvent prétendre même si le film se révèle être un échec total. A force d’abus, certains de ces avantages ont été abolis dans une récente révision de la loi, et beaucoup espèrent que ce changement signalera la fin de la carrière cinématographique de Boll.

Qu’est-ce que je peux vous dire ? Ca prouve qu’au moins le film a du potentiel, et les revenus DVD aux Etats-Unis avoisinent actuellement les 33 millions de dollars en locations et en ventes. 33 millions de dollars pour un film qui en a coûté 17 et qui n’a récolté que 5.8 millions au box-office ? c’est clair, il a trouvé son public, même si celui-ci ne s’est pas déplacé dans les salles obscures.” Un argumentaire à toute épreuve qui révèle un réalisateur pas vraiment préoccupé par des problématiques artistiques, qu’elles concernent le cinéma ou le jeu vidéo. Mais il faut croire que les promesses de succès financier suffisent à convaincre les éditeurs de confier leurs licences chéries à “l’Ed Wood des films de jeu vidéo”. Le compte est-il bon ?